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Journal photographique/Photo journal

The workflow

Once a year or so, I shoot analog. I buy some film (this year, like last year, was Kodak Color 200), 36 exposures that I load into my only analog camera, an old Nikon FM bought used in the 90s with a Nikkor 50mm f/1.4 that I bought for a song maybe 5 years ago. They’re the only remnants of my analog days. I’ve had in my bag many film cameras of all sizes: I started with Olympus OM10, then an OM1, and OM2. Also, I bought the Nikon. I’ve managed to buy a couple of Leicas (an M3 double stoke and an M4P, the one made in Canada - to this day I regret selling), a funky Fujifilm 645 that used 120 film size, and even a 4x5 old-timey wooden camera. Along these cameras came a bunch of lenses of all sizes and quality. I even bought a little 35mm point-and-shoot, no better than one of those throwaway cameras one could buy at the local pharmacy. I would shoot mostly slide films (Kodachrome mostly) and  black and white (usually Tri-X 400 but also Ilford HP5). I didn’t like colour negative film, too many problems with the lab who couldn’t figure out the right colour balance. I would develop my own black and white film, for a while I even had a temporary darkroom in my bedroom. If not, you could always find a darkroom in town, either at Dawson College or maybe a community centre in the neighbourhood or just some dudes who would rent theirs by the hour. It was a lot of fun but also a lot of work and time to learn how to do it. And time just to do it.

By 1996, my passion wilted a bit. I couldn’t find the time or the will to get into it. The digital age came it seemed so easy: just plug and play. No need for chemicals, no need for a darkroom. Plug and play. I see a lot of kids get into the analog field, and I understand it a bit. The tactile is very attractive, makes you feel like you’re making something real. But I lost the energy for that myself, except once a year when I buy the very expensive film (15$ for 36 exposures is crazy when you once paid 5$ yourself for the same  thing!), have it processed and scan for another 15$. Wait 5 days and receive an email with the jpg files nicely digitized like this one picture of Saint-Denis street during the BD Festival, slightly overexposed (as it should be). A picture that you thought of twice to take, because it was on a limited roll of 36.

It’s nostalgia, for sure. But the thing is even in digital, I try to shoot with the same intent as I did with analog. I try not to look (chimp) at the picture while on the street. My camera is essentially analog with only the famous light triangle to think about. Once in my computer, I will do my best to quash the digital out of my pictures hoping to reproduced that look. //

Une fois par an environ, je photographie en argentique. J'achète de la pellicule (cette année, comme l'année dernière, c'était le Kodak Color 200), 36 poses que je charge dans mon seul appareil photo argentique, un vieux Nikon FM acheté d'occasion dans les années 90 avec un Nikkor 50mm f/1.4 que j'ai acheté pour une bouchée de pain il y a environ 5 ans. Ce sont les seuls vestiges de mes jours argentiques. J'ai eu dans mon sac de nombreux appareils photo argentiques de toutes tailles : j'ai commencé avec un Olympus OM10, puis un OM1, et un OM2. J'ai aussi acheté le Nikon. J'ai réussi à acheter quelques Leica (un M3 double course et un M4P, celui fabriqué au Canada - à ce jour je regrette de les avoir vendus), un Fujifilm 645 original qui utilisait des pellicules de format 120, et même une vieille chambre photographique en bois 4x5. Avec ces appareils sont venus une multitude d'objectifs de toutes tailles et qualités. J'ai même acheté un petit appareil compact 35mm, pas mieux qu'un de ces appareils jetables qu'on pouvait acheter à la pharmacie du coin. Je photographiais principalement des diapositives (surtout du Kodachrome) et du noir et blanc (généralement du Tri-X 400 mais aussi de l'Ilford HP5). Je n'aimais pas les pellicules négatives couleur, trop de problèmes avec le labo qui n'arrivait pas à trouver le bon équilibre des couleurs. Je développais moi-même mes pellicules noir et blanc, pendant un temps j'avais même un laboratoire temporaire dans ma chambre. Sinon, il était toujours possible de trouver un labo en ville, soit au Collège Dawson, soit dans un centre communautaire du quartier, ou chez des gars qui louaient le leur à l'heure. C'était très amusant mais aussi beaucoup de travail et de temps pour apprendre à le faire. Et du temps simplement pour le faire.

En 1996, ma passion s'est un peu fanée. Je n'avais plus le temps ni la volonté de m'y plonger. L'ère du numérique est arrivée, cela semblait si facile : il suffisait de brancher et d'utiliser. Plus besoin de produits chimiques, plus besoin de labo. Brancher et utiliser. Je vois beaucoup de jeunes se lancer dans l'argentique, et je comprends un peu. Le côté tactile est très attrayant, cela donne l'impression de créer quelque chose de réel. Mais moi, j'ai perdu l'énergie pour cela, sauf une fois par an quand j'achète de la pellicule très chère (15 $ pour 36 poses, c'est fou quand on a déjà payé 5 $ pour la même chose !), que je la fais développer et scanner pour un autre 15 $. J'attends 5 jours et je reçois un courriel avec les fichiers jpg joliment numérisés, comme cette photo de la rue Saint-Denis pendant le Festival BD, légèrement surexposée (comme il se doit). Une photo que vous avez réfléchi deux fois avant de prendre, car elle faisait partie d'une pellicule limitée à 36 poses.

C'est de la nostalgie, c'est sûr. Mais le fait est que même en numérique, j'essaie de photographier avec la même intention qu'en argentique. J'essaie de ne pas regarder ("chimping") la photo dans la rue. Mon appareil photo est essentiellement argentique avec seulement le célèbre triangle d'exposition à considérer. Une fois sur mon ordinateur, je fais de mon mieux pour effacer l'aspect numérique de mes photos en espérant reproduire ce look.

Nikon FM, Nikkor 50mm f/1.4, Kodak Color 200